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L’appel à projets 2020 « continuités cyclables » est lancé

À l’intention toute particulière des maîtres d’ouvrage publics que sont la ville de Mâcon et Mâcon Beaujolais Agglomération, nous relayons une communication importante et urgente de l’association « Vélos et Territoires » : le 20 décembre, l’État a annoncé l’ouverture du deuxième appel à projets du Fonds mobilité actives « Continuités cyclables ». Important, tant il est évident que la résorption des nombreuses discontinuités qui affectent notre réseau cyclable est un enjeu majeur du plan vélo de Mâcon et agglomération. Urgent, parce que nos interlocuteurs publics, ville de Mâcon, MBA, département, sont invités à candidater très vite et ce dans un laps de temps très court, du 1er février au 31 mai 2020. Dans cet esprit, la contribution et l’expertise en tant qu’usagers de Mâcon Vélo en Ville leur sont bien entendu acquises.

Principaux extraits de la page de « Vélos et Territoires » dont l’intégralité est consultable ici.

Pour concrétiser la mise en œuvre du Plan vélo, l’État annonce l’ouverture du deuxième appel à projets du Fonds mobilités actives « Continuités cyclables » ce 20 décembre. Une enveloppe de 50 millions d’euros est disponible en 2020 pour « créer les conditions pour faire du vélo un mode de transport du quotidien à part entière, pas seulement dans les grandes agglomérations mais dans tous les territoires » selon Élisabeth Borne. […] Le dépôt des dossiers est ouvert du 1er février au 31 mai 2020. Décryptage

Résorber les points durs

Dans la continuité du premier appel à projets « Continuités cyclables », la deuxième édition, pilotée par le ministère chargé des Transports, cible les projets de discontinuités cyclables, notamment celles créées par des grandes infrastructures de transports. Elle apporte un financement complémentaire aux maîtres d’ouvrage publics afin de restaurer ou établir des continuités d’itinéraires cyclables, inscrits à un schéma, dans des secteurs à enjeu pour la mobilité du quotidien. Ces aménagements cyclables doivent, en articulation avec les autres modes de transports (train, bus, cars…), permettre de relier dans de bonnes conditions des zones d’emploi, d’habitat et d’éducation et de mieux desservir les pôles d’échanges multimodaux. L’idée n’est pas d’amorcer une politique locale en faveur du développement du vélo mais de conforter une politique déjà existante. Le Fonds mobilités actives s’inscrit en complémentarité de l’appel à projets « Vélo et territoires » de l’Ademe et de la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL). Pour le premier relevé, lancé fin 2018, les 153 projets retenus sur 275 candidatures reçoivent un total de 43,7 millions d’euros pour développer des infrastructures cyclables sécurisantes et continues.

(suite…)
Par |05/01/2020|Non classé|

Dans la newsletter de Noël

Notre newsletter de Noël est parue. Elle est consultable et téléchargeable ici. Au sommaire de ce troisième numéro :

  • la lettre au père Noël d’un.e petit.e Mâconnais.e qui demande vraiment tout ce qu’il faut pour rendre notre ville cyclable en 2020 (Émilie) ;
  • un article sur une matinée d’échanges conscarée aux mobilités et au vélo dans le cadre de notre partenariat avec l’association Le Pont et d’un projet favorisant la réinsertion d’adultes en difficulté (Gilles) ;
  • notre annonce relative à la recherche d’un.e jeune en service civique employable dès début 2020 afin d’aider M2V à promouvoir la pratique du vélo au quotidien ;
  • un reportage de l’autre côté de la Méditerranée à la rencontre de Kais, usager du vélo à Tunis et de l’association Vélorution Tunis (Rida) ;
  • et toujours, nos petites annonces pour de bonnes affaires et pour qui veut acquérir un beau et bon vélo d’occasion, complètement révisé par notre atelier.

Bonne lecture et joyeuses fêtes !

Par |20/12/2019|Non classé|

pétition D906 cyclable : L’enjeu « nationale » du plan vélo de Mâcon

En moins d’une semaine, la pétition en ligne lancée par Mâcon Vélo en Ville pour un aménagement cyclable et piétonnier de la D906 (ex N6) a déjà recueilli plus de 320 signatures.

Nous vous invitons à la signer (en cliquant ici) pour en amplifier l’impact.

Déjà, lors de la vélorution du printemps dernier (video ici), pas moins de 150 cyclistes avaient exprimé le besoin d’une axe Nord-Sud apaisé et plus respirable, en lieu et place d’un dispositif routier conçu pour l’usage exclusif du trafic motorisé.

Pour Frédéric Héran, venu débattre en novembre (cf. article « l’expert et le vélo ») des conditions du retour de la bicyclette à Mâcon, l’actuel 2 fois 2 voies est « une solution d’un autre âge ».

Et ce n’est certainement pas par hasard si les premières cartes issues du baromètre 2019 des villes cyclables de la FUB (voir ici) mettent tout particulièrement en lumière ce « tronçon prioritaire » aux yeux des répondants à l’enquête, qui traverse Mâcon au lieu de l’irriguer.

Questionné sur notre pétition à l’occasion de ses vœux à la presse, le maire Jean-Patrick Courtois ne semble pas en faire grand cas et évoque de nouveau le prolongement de la voie bleue vers le sud, ce qui, nous lui avons déjà dit (cf. article « le maire et le vélo »), ne répond pas du tout à notre demande d’aménagement cyclable et piétonnier de la RD906, seul vrai axe de circulation Nord-Sud de Mâcon .

Cet aménagement sera l’un des items majeurs du plan vélo pour Mâcon et son agglomération que nous proposerons aux habitant.e.s et aux candidat.e.s dans le cadre des prochaines élections municipales.

Par |16/12/2019|Non classé|

Conférence Héran : L’expert et le vélo

Un amphi Henri Guillemin bien rempli pour la conférence-débat avec Frédéric Héran organisée par Mâcon Vélo en Ville, le 15 novembre dernier, « le vélo, un bon plan pour la ville ». Attentifs à la thèse centrale du conférencier, « la nécessité de s’engager dans une politique de modération du trafic automobile pour permettre un report modal en faveur de la bicyclette », les participants ont pu explorer avec lui les voies d’un retour réussi du vélo à Mâcon. Dommage que la plupart des élus invités aient brillé par leur absence.

À la découverte du Mâcon cyclable

Arrivé en début d’après-midi en gare de Mâcon-Ville, Frédéric Héran était venu avec sa bicyclette, ce qui lui a permis, accompagné par la présidente et des membres de m2v, de faire dans les heures qui ont précédé la conférence une petite exploration in vivo du Mâcon cyclable.

Grâce à ce tour à vélo, le conférencier a pu repérer, entre autres points noirs, les nombreuses discontinuités dont souffrent les aménagements cyclables de la ville, faire connaissance avec le fameux et surdimensionné rond-point de Neustadt et mesurer à quel point le 2 fois 2 voies gratuitement offert à l’automobile sur l’axe Nord-Sud de Mâcon est une aberration.

Une mine d’informations

Le soir venu, dans un amphi bien rempli, Frédéric Héran devait livrer un « premier sentiment », fondé sur sa randonnée exploratoire et les données chiffrées que nous lui avions fait parvenir : « J’ai détecté à Mâcon une envie de vélo, il est donc temps de s’y mettre ». Et le docteur Héran de rassurer d’emblée son auditoire : « Non, le cas de Mâcon n’est pas désespéré », avant de dérouler les deux axes de son intervention :

  • une histoire du vélo dans le contexte de l’évolution des modes de déplacement en Europe, du XIX° siècle à aujourd’hui ;
  • le retour du vélo dans les villes moyennes en général et à Mâcon en particulier, dont la réussite passe nécessairement par « un engagement fort de modération du trafic automobile ».

L’histoire nous enseigne qu’il serait faux de croire que les disparités constatées de nos jours sur la pratique du vélo urbain selon les villes ou les pays seraient le fait de différences culturelles ou climatiques. De même que l’essor du vélo a été général dans la première moitié du XX° siècle en Europe et aux États-Unis, son effondrement a été tout aussi général au cours des trente glorieuses. Et, contrairement aux idées reçues, de grandes villes où le vélo aujourd’hui est roi, telles qu’Amsterdam, Copenhague ou Berlin, n’ont pas fait exception à la règle (voir diapo).

C’est avant tout en termes de concurrence entre modes de transport que s’expliquent les phases d’effondrement, puis de renaissance de la pratique du vélo et, forcément en termes de choix (ou de non-choix) politiques selon qu’ils régulent ou pas cette concurrence intermodale.

Dans l’immédiat après-guerre, le début du déclin de la bicyclette utilitaire coïncide avec l’apparition des vélomoteurs. « La bicyclette qui roule toute seule » annonce malicieusement la réclame du Solex, né en 1946, peu avant la « Mob » de Motobécane en 1949, présentée par les publicistes comme « un vélo avec un bon petit vent arrière permanent », suivie dix ans après par le cyclomoteur Peugeot (voir diapo).

Et puis, comme on le sait, la voiture se démocratise, on lui voue un véritable culte aux USA, en Angleterre et en France tout particulièrement, trois pays dotés d’une industrie automobile forte. C’est ainsi que la « bagnole », nouveau symbole d’autonomie et de liberté, va envahir peu à peu l’espace public au détriment des autres modes de transport, avec la bénédiction des décideurs politiques (voir diapo).

De quoi susciter à l’orée des années 70 révoltes et protestations comme la première vélorution, manifestation pro vélo initiée par les « Amis de la Terre », le 22 avril 1972 à Paris (voir vidéo INA).

La crise de l’énergie sera un facteur supplémentaire qu jouera en faveur de modes de transport sans pétrole dont la bicyclette.

Les cours urbaines aux Pays-Bas, les ZTL (zones à trafic limité) italiennes, les zones 30 en Allemagne inventées à cette époque ont démontré leur efficacité, mesures devenues emblématiques et qui ont plus que jamais valeur d’exemple. Quant à la France, « où règne une conception biaisée de la liberté de circuler », elle a beaucoup de mal à se départir du « tout voiture ».

On constate pourtant, en France aussi, les avantages d’une ville apaisée. Pour preuve, les réapparitions conjointes du tram, qui redessine les villes, et du vélo. Tramway et aménagements cyclables « remettent la voiture à sa place en prenant de la place à la voiture ».

Si le retour de la bicyclette est généralement observé partout, celui-ci va s’opérer toutefois avec des décalages temporels en fonction des pays et de la taille des villes : c’est ainsi que la renaissance cycliste sera plus précoce aux Pays-Bas ou en Allemagne qu’en France, de même que dans les grandes villes elle précède les villes moyennes et petites (voir diapo).

Ce qui n’empêche pas les disparités au sein d’une même catégorie d’agglomérations, selon qu’elles aient déjà ou pas encore adopté une vraie politique des déplacements en faveur du vélo.

C’est ainsi que dans le périmètre de transports urbain (PTU) de Mâcon, d’après une enquête CEREMA des déplacements dans les villes moyennes (2017), la part modale du vélo n’est que de 2% contre 8% à La Rochelle ou 6% à Colmar, à PTU égaux.

Alors, comment relancer le vélo au quotidien ? Frédéric Héran recommande tout d’abord d’adopter une approche « qui tienne compte de l’ensemble des modes de transport, en intégrant le fait que ceux-ci sont essentiellement concurrents ».
Il importe ensuite de les hiérarchiser, du fait précisément de cette concurrence, afin de donner la priorité aux déplacements les plus doux (la marche, le vélo, …), lesquels sont les moins consommateurs d’énergie et les moins nuisibles à l’environnement.
On s’emploiera à réparer (ponts, passerelles, …) les coupures urbaines majeures qui obligent les cyclistes du quotidien à de longs et dangereux détours.
Et puis enfin et surtout, « c’est là le cœur de ma thèse », insiste le conférencier, « un retour réussi du vélo en ville passe nécessairement par une modération de la circulation motorisée ».
On y parvient en généralisant les zones apaisées (zones 30, zones de rencontres, aires piétonnes), en encadrant le stationnement et en « partant à la reconquête des espaces publics ».

À cet égard, le passage du 2 fois 2 voies de la RD906 (ex N6), pointé comme « archaïque » par le conférencier, à un 2 fois 1 voie s’impose et figurera parmi les mesures phares du plan vélo de Mâcon. Le succès remporté par notre pétition en ligne « aménagement cyclable de la N6 à Mâcon », lancée par M2V (ici, pour signer) vient démontrer la réalité du besoin.

En conclusion de son exposé, Frédéric Héran a prôné une approche systémique du vélo en ville : le développement de sa pratique et son essor supposent la prise en compte de nombreux éléments qui interagissent (aménagements cyclables, marquage contre le vol, intermodalité, aides à l’achat de vélos, forfait mobilité, ateliers d’auto-réparation, vélo- écoles, …) et qui doivent donc faire l’objet d’une vision globale.

C’est précisément cette cartographie du système vélo (voir ici) que nous avons déjà adoptée pour structurer les axes du plan vélo que nous préparons.

(Frédéric Héran nous a très aimablement autorisé à téléverser sur maconvelo.fr l’ensemble des diapositives de son exposé, consultables ici. )

Construire avec tous le plan vélo de Mâcon et de son agglomération

Le débat qui a suivi a été riche en témoignages et confirmé qu’il y avait encore beaucoup de pain sur la planche : l’aménagement cyclable de la N6, la résolution de trop nombreuses discontinuités cyclables, la reconfiguration du rond-point de Neustadt, la résorption de ces « chaos automobiles » autour des collèges, etc.

Il a mis en évidence le désir de vélo qui se fait jour à Mâcon, l’envie aussi de travailler à l’essor du vélo dans notre ville et son agglomération, la confiance dans l’avenir suscitée dans des projets à dimension éducative comme le vélobus.

Il est dommage qu’à l’exception de Josiane Casbolt, maire de Saint-Amour et vice-présidente de Mâcon-Beaujolais-Agglomération, et d’Ève Comtet-Sorabella, conseillère municipale d’opposition et candidate à la Mairie de Mâcon – merci à toutes les deux, les élus n’aient pas été présents ni même représentés.

Cette rencontre avec Frédéric Héran, riche d’enseignements, était pourtant une première opportunité d’affirmer avec nous leur engagement en faveur d’un retour réussi de la bicyclette à Mâcon.

Nous ne doutons pas néanmoins de leur implication prochaine sous le double effet, en particulier, de la LOM (loi d’orientation des mobilités), qui prévoit de financer les projets en faveur du vélo de villes ou d’agglomérations candidates, et bien évidemment des prochaines élections municipales, dont le vélo au quotidien sera l’un des enjeux.

C’est avec eux et avec tous, en s’appuyant notamment sur les résultats à venir du baromètre 2019 des villes cyclables de la FUB, qui a remporté un franc succès à Mâcon et à Charnay en terme de taux de réponses, que nous travaillerons à la construction de l’indispensable et très attendu plan vélo 2020 de Mâcon – MBA.

Par |13/12/2019|Culture, Non classé|

baromètre FUB : 252 ! et déjà un premier scan du Mâcon cyclable

Samedi 30 novembre, minuit, fin de l’enquête en ligne de la FUB, l’aiguille du baromètre 2019 des villes cyclables a frémi sur un dernier clic et pointé le résultat définitif : 252 réponses pour Mâcon, soit 75% de l’objectif théorique de 334 réponses et, belle progression, 157 réponses de plus qu’en 2017 ! Tout à côté, avec 64 réponses, un résultat proportionnel à celui de Mâcon, Charnay a franchi brillamment la barre de la qualification.

Mâcon Vélo en Ville vous remercie toutes et tous pour votre implication qui a permis ce très beau résultat, à la hauteur de cette « envie de vélo à Mâcon » détectée notamment au fil des vélorutions et tout récemment encore lors de la conférence-débat avec Frédéric Héran.

Dimanche 1er décembre, loin de s’être transformé en citrouille, le baromètre crache déjà de premiers résultats, de magnifiques cartes de la cyclabilité de nos villes avec leurs « points noirs » et leurs « tronçons prioritaires ». Découvrez-la vite pour Mâcon et son agglomération : c’est ici, les « points noirs » sont en bleu et les « tronçons prioritaires » en rouge. Des matériaux bruts, qui appelleront bien sûr un examen approfondi, analyses et commentaires, mais de premiers éléments de choix pour tous ceux qui travailleront avec nous, notamment dans le cadre des municipales 2020, à l’élaboration du plan vélo dont Mâcon et son agglomération ont le besoin urgent.

Pour compléter ce communiqué et être informé dès à présent sur ces cartes et sur les suites du baromètre de la FUB, n’hésitez-pas à vous reporter ici à l’article d’Olivier Razemon, journaliste au Monde, paru ce soir sur son blog.

Par |01/12/2019|Non classé|

15 nov : Trois bonnes raisons (au moins) de rencontrer Frédéric Héran

Mâcon Vélo en Ville reçoit Frédéric Héran, vendredi prochain 15 novembre, à Mâcon, dans le cadre d’une conférence-débat, « le vélo, un bon plan pour la ville » (Amphi Guillemin, 19 h, entrée gratuite). Les éclairages d’un expert reconnu du vélo en tant que mode de transport, la nécessité pour Mâcon et son agglomération de se doter d’un plan vélo digne de ce nom, le contexte enfin des mobilités au prisme des prochaines élections municipales, trois bonnes raisons au moins de venir rencontrer l’auteur d’un livre devenu culte « Le Retour de la bicyclette ».

Rencontrer un expert

« Le Retour de la bicyclette » est sans aucun doute un passionnant livre d’histoire qui retrace la naissance de la bicyclette, depuis ses premiers tours de roue au XIX° siècle, où elle apparaît comme un symbole de modernité, son essor dans la première moitié du XX° siècle, avant son déclin au cours des trente glorieuses, qualifié par l’auteur « d’effondrement général de la pratique du vélo utilitaire ». Le vélomoteur lui taille des croupières dès le début des années cinquante de même que, plus tard, paradoxalement, le développement des transports en commun. Et puis, bien sûr, la démocratisation et l’implacable croissance de cet autre symbole d’autonomie et de modernité dans la seconde moitié du XX° siècle, l’automobile, renverra impitoyablement la bicyclette aux enclos spécialisés des sports et des loisirs. Elle en sort au début des années 2000, où s’opère un « retour en grâce », tout aussi général en Europe, bien que timide en France, impulsé par l’exigence écologique et la prise de conscience des ravages du tout-voiture.

Mais Frédéric Héran, urbaniste et économiste des transports, ne fait pas que raconter l’histoire du vélo, il l’explique en l’intégrant, comme le précise le sous-titre de son livre, dans « une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050 ».

« Le Retour de la bicyclette » vaut donc aussi pour sa mise en perspective des politiques des déplacements urbains dans différents pays d’Europe. S’il est vrai qu’au siècle dernier le vélo utilitaire a partout reculé, ce recul a été moindre aux Pays-Bas, par exemple, qu’en France. Est-ce une simple affaire de différences de culture, de relief, de climat, comme on l’entend souvent dire ? Certainement pas, réplique Frédéric Héran qui nous invite à « sortir des lieux communs », à adopter une approche économique de l’ensemble des modes de transport d’une agglomération, forcément concurrents, et à comprendre que le choix du vélo dans une agglomération est avant tout une question de choix politique.

Remontant le temps, mais s’efforçant de l’éclairer jusqu’en 2050, « Le Retour de la bicyclette » est aussi un précieux ouvrage de prospective, et c’est-ce qui nous a donné encore plus envie de rencontrer son auteur, de faire appel à son expertise, à l’heure où nous estimons, plus que jamais, qu’il faut un véritable plan vélo, digne de ce nom, pour Mâcon et son agglomération.

(suite…)
Par |11/11/2019|Non classé|

Le maire et le vélo

Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon, et Gérard Colon, son adjoint chargé notamment de l’urbanisme et de l’organisation des déplacements, ont participé à l’Assemblée Générale de Mâcon Vélo en Ville, le 11 octobre dernier. Ils y ont annoncé des projets d’aménagement, en partie budgétés, qui méritent d’être examinés à l’aune des attentes des cyclistes urbains. En effet, les déclarations et annonces du premier magistrat et de son adjoint ont suscité notre intérêt mais aussi de l’inquiétude et de nombreuses réserves (voir la fin de l’article).

Le maire Jean-Patrick Courtois et son adjoint à l’urbanisme et aux déplacements Gérard Colon ont assisté à une partie de l’AG du 11 octobre et sont intervenus au cours de la réunion.

En préambule, Gérard Colon a redit fortement que la municipalité et MBA étaient à l’écoute des cyclistes du quotidien et avaient besoin de l’expertise de notre association pour mener à bien la politique cyclable sur l’agglomération. Il souhaite qu’on lui fasse remonter toutes nos remarques.

Il est ainsi proposé :

  • que la municipalité et MBA se fassent le relais de l’enquête de la FUB (baromètre des villes cyclables) afin d’en exploiter les résultats (données statistiques) ;
  • la tenue deux fois par an d’un groupe de travail technique sur le vélo associant M2V avec les différents services municipaux concernés.

Gérard Colon dit aussi sa conviction que le sens de l’histoire est dans le développement d’autres mobilités que l’automobile, dont le vélo.

La continuité et le développement de voies cyclables sont abordés dans ce contexte. L’adjoint au maire reconnaît que les aménagements cyclables présentent de nombreuses ruptures et que l’enjeu est bien la connexion des réseaux.


Le Vélobus mis en service récemment contribue également à l’objectif de transfert modal. Il nous est confirmé que la subvention de 3000 € demandée par Mâcon Vélo en Ville a bien été inscrite au projet de budget 2020.

La question d’une aide financière des collectivités (ville et MBA) pour l’achat de vélo à assistance électrique (VAE) est abordée. Les VAE contribuent à attirer de nouveaux usagers vers l’usage de la bicyclette en ville et davantage encore à l’échelle du périurbain. Sur ce point la réponse des élus est restée évasive.

Un membre de l’association évoque aussi l’intérêt pour la mairie ou l’agglomération d’acheter un compteur vélo pour disposer de statistiques fiables sur la fréquentation. En effet, nous constatons tous une nette augmentation de la pratique du vélo au quotidien. Mais les données chiffrées nous manquent.

Le maire et son adjoint évoquent également la mise en circulation de bus et de camions de déchets à hydrogène à court terme pour réduire la pollution.

Comme nous regrettons que Mâcon et MBA soient aux abonnés absents parmi les lauréats des appels à projet 2019 impulsés par l’ADEME (« vélos et territoires ») ou dans le cadre du Plan National Vélo (fonds « mobilités actives et continuités cyclables 2019 »), le maire explique qu’il a trouvé plus judicieux de recourir pour ses projets à d’autres modes de financement plus généreux.

Les deux élus rappellent que dans tous les nouveaux projets les aménagements cyclables sont prévus. Jean-Patrick Courtois précise que son vœu est que tous les établissements scolaires, sportifs et culturels soient accessibles en vélo dans un avenir proche.

Jean-Patrick Courtois annonce ensuite différents projets d’aménagement :

1) Projets budgétés

. Rond-point de Neustadt

300 000 euros seront engagés pour l’aménagement du rond-point de Neustadt : anneaux piétons et cyclistes qui permettront une continuité des réseaux existants : boulevard Schœlcher, rue du vallon et allée Cassin. Début des travaux avril-mai 2020.

. Rond-point Alcázar de San Juan (Auchan)

Aménagement de l’entrée et de la sortie de la piste cyclable sur le boulevard des Perrières.

. Grand projet routier et cheminement doux avec aménagement de l’ancienne voie SNCF de Cluny à Mâcon (compétence MBA, 1er semestre 2020)

Aménagement de l’ancienne voie ferrée de Cluny à Mâcon qui va jusqu’à la ZAC Grand sud en voie verte entre chemin de la Lye (au droit de la liaison à créer entre la rue Ampère et la ZAC Grand Sud) jusqu’à la hauteur de l’école arc en ciel avec connexion au réseau cyclable urbain soit par rue St Exupéry soit par rue Léo Lagrange. Pont transformé en passerelle vélos/piétons.

Ce projet a pour but de désenclaver la ZI des Bruyères par la construction d’une liaison routière entre les différents parcs industriels existants (Europarc, Loché, les Bruyères…) MBA est dans l’ttente du déclassement par la SNCF lequel dépend d’une autorisation des armées. Le coût global de cette opération devrait s’élever à 4 052 000 € TTC dont 1,2 M€ pour la passerelle vélos-piétons.

. En centre-ville, îlot des Minimes, garage à vélos et atelier d’auto-réparation

Cet atelier pourrait être confié à Mâcon Vélo en Ville selon Gérard Colon.

M2V : Nous n’avons pas discuté des conditions. Mais il semble improbable que nous en ayons les moyens humains et financiers. Dans d’autres communes et intercommunalités (comme à Bourg-en-Bresse), ce sont les collectivités qui ont pris cela en charge.

. Piste cyclable La Grisière – MJC de Flacé

Cheminement doux entre Flacé et la Grisière (financement 30% Hurigny, 20% Mâcon, 50% MBA Travaux par la ville de Mâcon).

. Abris vélos dans les écoles

Ils sont en train d’être installés et il semblerait que certains soient d’ores et déjà sous-dimensionnés. La mairie agrandira les abris, si nécessaire, sans problème.

M2V : Cette mesure a été rediscutée après le départ des élus : il semble que le système d’attache du vélo en hauteur soit complexe pour de jeunes enfants.  A creuser car dans les projets vus lors de réunion technique, il n’y avait pas d’attaches en hauteur : faire une enquête auprès des écoles dans les mois qui viennent.

2) Autres projets

  • Aménagement de la gare de Mâcon-Ville

MBA souhaite acheter, à un prix raisonnable, le terrain occupé par le SERNAM. Il s’agirait de construire un grand parking  et de créer une voirie et une piste cyclable permettant de rejoindre St Clément sans passer par la rue Bigonnet.

  • Projet « Saône digitale » et Axe Nord-Sud le long de la N6

Future « cité fluvestre numérique tertiaire » qui va s’étendre sur 27 hectares et bénéficier d’un co-financement de la part de la Ville de Mâcon et MBA d’un montant de 3 015 000 € HT. Son coût global étant de 9 580 000 €.

Le lancement des études préalables à la création d’une ZAC sur la zone de la « Darse Nord » est prévu avec la poursuite de la voie bleue vers le Sud.

M2V : Cela ne résout pas, pour nous, la question de l’axe Nord-Sud le long de la N6 qui doit permettre d’accéder aux commerces et entreprises le long de cet axe structurant en toute sécurité.

Gérard Colon évoque une idée à long terme : voie de bus et de cycles en site propre avec parking de co-voiturage.

Nous insistons en effet sur la saturation des entrées sud et ouest de Mâcon lors des mobilités pendulaires. Un membre de l’association lance l’idée de commencer en interdisant les nouvelles installations de mobiliers urbains, panneaux publicitaires sur les trottoirs, et en enlevant ce qui peut l’être pour que le nombre de cyclistes puisse augmenter et donne ainsi une légitimité accrue aux autorités publiques pour aménager.

Les déclarations et annonces du premier magistrat et de son adjoint ont suscité l’intérêt mais aussi l’inquiétude et de nombreuses réserves, exprimées notamment au dernier bureau de l’association.

Mâcon Vélo en Ville prend acte de l’engagement des élus d’être à l’écoute des cyclistes du quotidien et se félicite de la perspective de réunions techniques biannuelles avec la mairie dédiées au vélo en ville.

Nous déplorons cependant que dans les projets d’aménagement présentés les points de vue et besoins réels des cyclistes urbains ne soient qu’insuffisamment pris en compte. Si « prévoir des aménagements cyclables dans tous les nouveaux projets » est bien sûr nécessaire, c’est loin d’être suffisant.

Encore faut-il avoir le souci d’une participation effective des usagers à la définition de ces projets.
Ainsi avons-nous découvert le soir de l’AG (projet présenté en GTCS de manière rapide auparavant) un plan de reconfiguration du rond-point de Neustadt sans avoir eu l’opportunité d’en discuter au préalable avec les techniciens.
Quant au projet de Saône digitale, il nous apparaît que c’est méconnaître totalement les besoins des cyclistes que de leur proposer « la poursuite de la voie bleue vers le sud » en lieu et place des aménagements cyclables de la N6 qu’ils réclament. La voie bleue comme la voie verte répondent à des enjeux touristiques avant tout.

Nous regrettons aussi, concernant le financement de projets, que les opportunités offertes par le Plan Vélo national n’aient pas été saisies, du moins pour le moment.
À la réponse du maire, qui nous a dit préférer « des sources plus généreuses de financement » nous objectons que les unes n’empêchent pas les autres et qu’il est dommage de se priver des financements spécifiques prévus pour le développement du vélo et des mobilités actives.

De fait, ce qui fait défaut à nos yeux c’est l’absence d’une vision globale reconnaissant au vélo, mode de transport à part entière, son rôle structurant dans une ville devenue plus attractive et agréable à vivre dès lors qu’elle cesserait d’être destinée à (et dessinée par) la voiture.

C’est bien quand un élu affirme « [sa] conviction que le sens de l’histoire est dans les développements d’autres mobilités que l’automobile », mais il faut aussi la volonté politique qui va avec.

Une volonté politique indispensable à la co-construction, avec les cyclistes du quotidien et les citoyens, et à la mise en œuvre d’un plan vélo digne de ce nom pour Mâcon et son agglomération.

Par |11/11/2019|Non classé|

Dans le n° 2 de notre newsletter

Ne serait-ce qu’avec sa vraie fausse – et souriante – interview, en juin 2020, de Madame ou Monsieur le Maire de Mâcon, le n° 2 de la newsletter de Mâcon Vélo mérite que vous le découvriez très vite (ici).

Extrait : « J’ai de grandes ambitions pour la place du vélo à Mâcon. Il n’est plus possible de faire subir à nos enfants la pollution liée à la circulation automobile, il faut absolument préserver la santé des Mâconnais et réduire aussi les nuisances sonores. Je veux une ville apaisée, que chacun puisse circuler librement, en toute sécurité dans nos rues. C’est aussi le meilleur moyen de renforcer l’attractivité de notre centre-ville, car le savez-vous, les usagers du vélo au quotidien privilégient le commerce local au détriment des hypermarchés. Et pédaler, en plus c’est bon pour la santé ! »

Impertinent ? Pertinent, bien au contraire , dans le contexte particulier de cette rentrée 2019. Comme le fait observer Valérie Delhomme, notre présidente, dans son édito, ce numéro 2 de la newsletter est publié à « un moment clé pour le vélo au quotidien » avec :

Dès lors, pour Mâcon Vélo en Ville il est important de « mettre les candidats devant leur responsabilité politique, environnementale et sociale, et les amener à s’engager pour une véritable politique cyclable à Mâcon, à l’échelle de l’ensemble de son agglomération (MBA) »

Toujours dans ce numéro, dans la rubrique « Portrait », vous ferez connaissance avec Mathieu et sa Cyclo galette (photo ci-dessus). Adhérent de M2V, il vient de se lancer dans une nouvelle activité professionnelle, une crêperie mobile à vélo. Miam !

La newsletter enfin vous informe sur le partenariat entre l’atelier de Mâcon Vélo en Ville et la ressourcerie de l’association Le Pont.

Bonne lecture !

Par |17/09/2019|Non classé|

15 novembre, Mâcon, amphi Henri-Guillemin : Conférence-débat, avec Frédéric Héran

Ne manquez pas l’événement ! Réservez votre soirée ! Mâcon Vélo en Ville a l’honneur d’accueillir à Mâcon, le vendredi 15 novembre, à 19 h, Amphithéâtre Henri Guillemin, Frédéric Héran, maître de conférences à l’université de Lille 1, économiste des transports, urbaniste et auteur du livre à succès « Le retour de la Bicyclette ».
Il animera une conférence-débat dont l’objet est de penser les déplacements à l’échelle de Mâcon, de son agglomération et de tous ses acteurs (habitants, commerçants, entrepreneurs, responsables et militants politiques) :
« Le vélo, un bon plan pour la ville »

Les indices d’un essor de la pratique du vélo pour les déplacements quotidiens se multiplient à Mâcon. Dans l’association Mâcon vélo en ville, nous sommes convaincus de l’intérêt de la bicyclette et des autres modes de déplacements doux pour faire du centre-ville de Mâcon un véritable cœur de vie, créer du lien entre les quartiers et avec les communes environnantes. Il s’agit de construire un espace urbain à l’environnement agréable, pacifié, sécurisé pour tous, un espace partagé entre tous les usagers, commerçants et habitants, un espace connecté aux autres territoires.

C’est pour nous éclairer sur ces questions que nous avons fait appel à Frédéric Héran. Il mettra en perspective historique le renouveau du vélo en France. Il nous expliquera également l’intérêt pour la ville de Mâcon et la MBA d’avoir une politique vélo ambitieuse pour accompagner la revitalisation du centre-ville et de ses commerces, pour développer des alternatives en termes de transport afin de lutter contre la pollution automobile et ses effets néfastes sur notre santé.

Venez en débattre avec notre invité et avec celles et ceux qui observent chaque jour ce phénomène à Mâcon, en particulier :

  • les bénévoles de Mâcon en Ville
  • les élus et les candidates aux municipales 2020 présents à cette soirée
  • les usagers du vélo au quotidien

Entrée gratuite.

Un pot, durant lequel se poursuivront les échanges, clôturera la soirée.

Par |16/09/2019|Conférences-débats|
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