Sur un trajet urbain de quelques kilomètres à Mâcon, quel moyen de transports est le plus avantageux ?

Pour répondre à cette question, nous avions réalisé en mai 2011, une petite expérience :

 Choix du parcours :

Nous avons choisi un parcours utilitaire crédible, d’une zone d’habitation ( Les Saugeraies ) jusqu’au centre-ville ( devant l’Univers du livre ) soit 3,5 km. Le chronométrage se fait jusque devant le commerce.
La voiture doit donc trouver une place, se garer et l’automobiliste doit se rendre à pied devant le commerce.
De même pour la personne qui prend le bus, le chronométrage se fait jusque devant le commerce.

Choix du cycliste :

Parce qu’il n’a pas qu’un type de cycliste, ni un type de vélo et afin d’être le plus juste possible, nous avons fait participer 4 cyclistes différents ( cyclistes non sportifs ). Nous avons choisi 3 hommes de 30, 35 et 72 ans et une femme de 43 ans, en vélo de course, vtc et vélo électrique. Les cyclistes ont un tempérament différent, pour certains habitués à la circulation dense et d’autres plus « prudents » et donc ayant une vitesse moyenne plus faible.

Choix de l’heure :

Pour rendre la simulation crédible nous avons choisi une heure d’affluence où le cycliste utilitaire circule habituellement. Pas question de réaliser le test un Dimanche matin ni à 15h de l’après-midi en semaine. Nous avons donc choisi de réaliser le test un mercredi à 16h30.

Il ne s’agit pas d’un course :

Cyclistes et automobilistes doivent respecter le code de la route et les limitations de vitesse. Les cyclistes circulent à leur rythme. L’automobiliste et le passager du bus ne doivent pas courir une fois en ville pour rallier le point d’arrivée.

 

Le départ a lieu à l’arrêt de bus devant le centre commercial Leclerc.
Le passager du bus est le 1° à partir, suivi de la voiture et des cyclistes.
Les cyclistes n’ont pas de parcours prédéterminé chacun choisit l’itinéraire le plus adapté à sa façon de rouler. Certains choisiront un itinéraire proposant le maximum de pistes cyclables, d’autres choisiront l’itinéraire le plus court sans pistes cyclables.

L’automobiliste n’a pas de parcours prédéterminé non plus, il devra par contre choisir le meilleur endroit pour stationner, pouvant prendre le risque de ne pas trouver de place et devoir faire des rotations.

 

6 minutes plus tard : 

Le 1° cycliste arrive surpris de ne pas voir l’automobiliste déjà arrivé. Le 2° cycliste arrive en 10 minute, le 3° cycliste arrive en 12 minutes, suivi par le 4° cycliste en 14 minutes.
L’automobiliste arrivera en 17 minutes ( il a eu la chance de trouver une place de parking tout de suite).
Le passager du bus mettra 22 minutes, désavantagé par un arrêt de bus assez loin du point d’arrivée.

Nous réalisons le retour dans les mêmes conditions, avec un handicap pour le vélo : ça monte ! Mais ce handicap sera faible puisque nous arrivons à peu près tous en même temps que la voiture, soit 12 à 14 minutes. La voiture a été plus rapide sur le retour car notre arrivée se fait sur le parking du centre commercial et n’a donc pas eu besoin de chercher une place.

 

Le cycliste le plus rapide mettra 2,5 fois moins de temps que la voiture ( 6 minutes contre 17 minutes pour la voiture ) Tous les cyclistes arriveront avant la voiture à l’aller et presque en même temps que la voiture au retour.

Financièrement la voiture est un gouffre. Dans le coût nous ne comptons pas l’usure de la voiture, sachant qu’en ville la voiture est mise à rude épreuve ( fonctionnement à froid, embrayage et boite de vitesse très sollicités ).

Le vélo s’en tire haut la main. Le parcours compte tout de même une rue longue de 1 km à 50 km/h mais cela n’aura pas suffit à la voiture pour rattraper sa vitesse moyenne de seulement 12km/h ( vitesse d’une personne qui fait un footing )

diagramme

Pourquoi continuer à utiliser la voiture ?

Pour l’automobiliste lambda la voiture est forcement le moyen le plus rapide pour se déplacer. Si il met 20 minutes en voiture, il s’imagine qu’en vélo il lui faudra 2 à 3 fois plus de temps. Le comparatif monte bien qu’il faut raisonner en terme de vitesse moyenne.

L’automobile fait perdre la notion de distance, on ne parle plus en kilomètres mais en « minute en voiture » ( ce magasin est à 2 minutes à gauche, j’habite à 5 minutes de la gare… ). À partir de là, l’automobiliste perd la notion de distance dans sa ville.

Mâcon est une petite ville mais cela n’empêche pas beaucoup de gens à s’obstiner de faire des trajets très courts ( moins d’un kilomètre ) en voiture et d’être surpris de voir les cyclistes arriver en même temps ou avant eux.

Rien de mieux que d’arriver en même temps qu’un automobiliste et voir celui-ci devoir faire des rotations pendant 15 minutes pour finalement se garer plus loin que prévu et perdre tout l’efficacité de son moyen de déplacement fétiche.

L’argument « c’est fatiguant » : Le vélo urbain est un déplacement « cool », il n’y a aucune raison sur un déplacement de 2 km d’à peine 10 minutes, de transpirer ou d’être essoufflé. Comme le montre notre comparatif, le vélo électrique existe et il a monté son efficacité. Si vous êtes essoufflé pour si peu nous vous conseillons d’aller voir votre médecin qui vous conseillera sûrement de laisser un peu votre voiture au garage et de marcher ou de prendre votre vélo.

Choisir son moyen de transport :

Pour 20 km, pour transporter des charges lourdes, l’usage de la voiture se justifie. Pour aller chercher son pain, pour faire une balade en centre ville alors que l’on habite à moins de 3 kilomètres du centre, il faut être franc la voiture ne se justifie pas.

Et le bus dans tout ça ? Notre comparatif n’étant réalisé que sur un seul itinéraire, il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives, le bus reste moins cher et moins polluant que la voiture. Pour le temps de parcours un peu long ( 22 minutes ), disons que le bus pourrait faire mieux si la ville était moins dense en circulation automobile et mieux aménagée pour le recevoir, bref si l’on cherchait à favoriser les transports alternatifs à la voiture.

 

 

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