En ce jeudi pluvieux de septembre, j’ai assisté, au nom de Mâcon Vélo en Ville, à la réunion des Etats généraux du vélo en Bourgogne, qui se tenait à Chalon-sur-Saône.

Le Grand Chalon nous a accueilli en signalant que la disparition des vélos en libre-service (ce service s’est révélé peu pertinent, il ne fonctionnait vraiment que pour le festival Chalon dans la rue) n’allait pas entraîner une baisse de la politique du vélo. Au contraire, il s’agit de développer le rapport modal  (65 % des transports dans le Grand Chalon se fait encore en voiture) et de répondre à un enjeu touristique : comment gérer le flux des cyclotouristes qui arrive sur Chalon (Arrivée de la voie bleue de Verdun sur le Doubs qui arrive à Crissey : liaison avec centre-ville sera faite en 2016). Il faut investir dans les infrastructures : stationnement en particulier.

L’EVAD et Dijon ont ensuite introduit les états généraux. C’est la dernière édition sous cette forme car avec la fusion des régions, on ne connaît pas la politique qui sera engagée. M. Germain, président de l’EVAD, précise que les liens avec la Franche Comté sont déjà bien engagés. Il espère donc que des états généraux auront encore lieu même sous d’autres formes.

Une première intervention a porté sur les nouvelles mesures réglementaires du plan d’action pour les mobilités actives par un représentant du CEREMA, Thomas Jouannot, qui travaille à la  direction technique territoires et ville au niveau national. Un article spécifique est consacré à cette intervention très riche.

La 2ème intervention a été l’occasion d’écouter Judith Un nous expliquer quelques-unes des actions mises en place ou projetées à Chalon pour atteindre 10 % de cyclistes au quotidien.

Elle a en effet créé l’espace PAMA sur la mobilité active : tous les modes de déplacements avec sa propre énergie à moins de 5 km/h : voir espacepama.org

Elle a ensuite présenté le projet Carebikepro. C’est un projet pilote au niveau européen  qui vise un usage professionnel du vélo. Il s’agit de la formation des assistantes maternelles pour transporter les enfants vers école… Il existe un centre de formation à Cambridge sur le transport de colis en vélo mais rien sur le transport des personnes.  Tout le monde trouve ce projet intéressant. Il sera inauguré demain. Des participants évoquent l’expérimentation de bus scolaire à vélo à Rouen : vélo-bus. Les bus viennent de Hollande.

Une 3ème intervention est menée par la directrice de la « Bécane à Jule »s portant sur le thème «  mobilité pour tous, mobilité adaptée à tous. ». Elle rappelle d’abord le contexte français. De l’étranger, on a une vision d’une absence de vélos en France. Le vélo utilitaire démarre en Italie, Espagne, mais pas en France. Le vélo s’est développé en Hollande et Allemagne à partir des années 70 du fait du choc pétrolier. En France, les fabricants de vélo ont disparu, des grandes surfaces de vélo se sont développées mais uniquement sur le secteur loisir et sur le créneau du moins cher possible. Ceci est unique en Europe. Partout ailleurs, les vélos sont de bien meilleure qualité et donc plus chers et plus durables et sont vendus par de vrais professionnels.

La « Bécane à Jules » se centrait sur l’autoréparation des vélos. Au départ, elle s’adressait à un public averti. Désormais, on voit venir des personnes qui ont des budgets serrés, qui veulent remplacer une voiture par le vélo. Certains veulent aussi se fabriquer leur vélo, c’est à dire un vélo adapté à eux, personnalisé. L’idée est donc de faire des vélos à la carte. D’où le lancement de « refab ». Depuis avril, 2 ou 3 commandes de vélos par jour ce qui témoigne d’une vraie demande. Ces vélos s’adaptent en particulier bien aux femmes qui ont une faible offre de vélos adaptée à leur taille. De plus, les clients peuvent avoir des demandes très spécifiques : type de selle, nombre de vitesses… 3 entreprises ont déjà passé commande pour une flotte avec service- entretien.

Un participant demande alors si le coût de fabrication n’est pas trop élevé. Les coûts ne sont pas si importants que cela car la bécane à Jules cherche des fournisseurs moins chers ; la marge de bénéfice est moins élevée ; l’utilisation de matériel de récupération permet aussi de baisser les coûts. De plus ce n’est pas le même produit : économie circulaire, vélo non standard… La bécane à Jules fait aussi de la réparation désormais et entretient les vélos Divia par exemple. 12 personnes travaillent à temps plein pour cette coopérative.

Ces états généraux ont été l’occasion de rencontrer les membres de Vélo sur Saône et d’EVAD. L’accueil a été chaleureux et la matinée riche. Je n’ai pu assister à la fin de la réunion. Mais je ne doute pas qu’elle se soit bien terminée par un buffet.

 

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