Ce festival qui en est à sa 14ème édition retient chaque année l’attention de membres de M2v qui ne sont pas que cyclistes du quotidien mais aussi cyclotouristes et aventuriers. Cette année, notre présence a été plus importante car le festival avait mis dans sa programmation un temps d’échange sur l’écomobilité, thème qui nous tient bien sûr à cœur.

  • Périples et cie est un festival très intéressant de par son thème (festival d’aventures sans avion) et de par la diversité des intervenants et des exposants. Que les aventures soient à cheval, à pied, à vélo, pour jeunes ou plus expérimentés, sur quelques jours ou des années … à condition d’aimer l’aventure, chacun pouvait vraiment trouver son compte au cours de cette édition.
    • La partie projection permettait de découvrir, à travers des documentaires de qualité, des aventures extraordinaires et d’être inspirés. L’interaction avec les aventuriers / producteurs des films renforçait la réalité de l’aventure, tout en nous laissant avec ce sentiment : « Peut-être pourrais-je également faire une telle aventure ? ».
    • La partie exposant permettait de découvrir différentes initiatives pour prendre part à de telles aventures. Que ce soit en participant directement à des voyages, en se procurant des photos ou objets en lien avec ces aventures ou simplement en lisant des romans d’aventures, un panel très complet permet à chacun de faire sa propre aventure, selon ses possibilités et ses envies. Et cette année pour la 1ère fois et de manière un peu impromptue, M2v a intégré le groupe des exposants. Martin et Françoise, qu’ils en soient remerciés, ont tenu ce stand samedi et dimanche. A l’origine, nous avions contacté le festival pour pouvoir tracter en vue de la manifestation cinématographique du 25.11 (film « les roues de l’avenir »). Mais finalement notre participation a été aussi l’occasion de faire connaître notre association avec l’idée que le voyage commence avec les trajets au quotidien et que l’aventure est près de chez nous. De nombreux échanges ont eu lieu. .
  • Deux films ont particulièrement attiré notre attention.
    • Maxime a assisté à la projection du film « 1000 bornes » qui présente l’aventure d’un groupe de personnes ralliant Lons-le-Saunier à Biarritz à vélo (1000 km, en 3 semaines). Ce groupe de 8 personnes incluait 6 personnes n’ayant jamais ou très peu pratiqué le vélo avant le voyage, dont 3 personnes présentant un handicap. Cela n’a cependant pas empêché le groupe de réaliser la montée du col du Tourmalet, col français mythique que beaucoup de cyclistes aguerris rêvent de faire. « Ce film m’a inspiré car il m’a montré la force du collectif pour motiver chaque membre du groupe à poursuivre ce ‘projet fou’. 1000 km à vélo semblent en effet insurmontables quand 4 mois avant de partir, on n’est jamais monté sur un vélo. Et pourtant, petit à petit, coup de pédale après coup de pédale, motivé par le groupe, chacun de ces ‘novices’ a réussi un exploit que beaucoup de cyclistes peuvent leur envier. J’ai été particulièrement touché de voir des personnes présentant un handicap participer à un tel projet, être rapidement intégrées au groupe et même soutenir d’autres membres dans l’aventure. Cela m’a rappelé que ce n’est pas parce qu’une personne présente un handicap ou une difficulté qu’elle n’est pas capable de réaliser des exploits. Et plus encore, s’approcher de telles personnes apporte en réalité de vrais bénéfices dans un groupe !»
    • Nous étions nombreux de Mâcon vélo en ville à assister à la projection de « Yapasd’âge » de F. Archimbaud et S. Massard. Ce film présente les aventures de deux femmes ayant décidé d’effectuer un tour à vélo de 1000 km en Bourgogne-Franche Comté, avec un détail insolite : les vélos utilisés datent des années 1920 ! Des vélos « si vieux » n’ont pas de dérailleur, les systèmes de frein sont démodés, les roues nécessitent des pneus particuliers, … et pourtant, malgré toutes ces contraintes et peut-être même grâce à elles, le défi a été relevé et bien au-delà. 1er défi : celui d’une aventure cycliste. Avec de tels vélos, chaque montée voire faux-plat était une épreuve pour les cuisses et les descentes pouvaient s’avérer dangereuses, les freins n’étant pas des plus sûrs. Certes, des concessions ont dû être faites et l’aventure s’aménage différemment qu’avec un vélo dernier cri : « 30% du temps, il a fallu marcher et pousser la bicyclette » nous raconte Florence. Mais cela prouve que même avec « du vieux », en s’adaptant à ses limites, il est possible de réaliser de grandes aventures. Mais au-delà de l’aventure, ce film présente une réflexion plus grande sur notre rapport au « vieux ». Concernant les objets, les vélos des années 1920 empruntés au musée du vélo de Tournus, ont pu réaliser une aventure de 1000 km, là où beaucoup de vélos neufs sont souvent laissés au garage, inutilisés ou très vite remplacés par d’autres encore plus neufs. Concernant les personnes, celles rencontrées au cours du voyage ont 80, 90, 100 ans mais sont toujours très actives, et nous donne de belles leçons de vie. Du coup, que désigne-t-on vraiment par le mot « vieux » ? Ce film montre que l’âge seul ne reflète en réalité pas grand- chose, tout dépend de l’activité et de l’entretien de chaque personne ou chaque objet. Des aménagements sont à apporter avec l’âge mais cela ne signifie pas qu’être « vieux » veut dire être inutile ou à ranger loin des regards. Une chose est finalement sûre : ce film montre que nous aurions tort de rejeter ce qui est « vieux » mais qu’au contraire, nous ferions mieux de nous approcher des « vieilles personnes », pleines de sagesse et d’expériences, et des « vieux objets », qui peuvent encore nous emmener plus loin que nous pouvons l’imaginer.
  • Enfin le festival proposait une table ronde sur le sujet « Ecomobilité et mobilité douce : effet de mode ou véritable enjeu de société. Quid de l’aventure ? », sujet qui rejoint les actions et objectifs de Mâcon Vélo en Ville. Ce fut un temps d’échanges très intéressant car de nombreuses personnes ont pu intervenir, présentant leur vision des choses ainsi que des initiatives en faveur de l’écomobilité. Sans « experts » mais avec l’animation de membres de la webradio ardéchoise « allo planète » et du président du festival, chacun a pu apporter son point de vue. « Je crois que nous étions tous convaincus que l’écomobilité n’est pas qu’un effet de mode, que les choses bougent et que nous devons relever ce défi : limiter l’usage de la voiture, développer d’autres formes de déplacements et de voyages » a noté Valérie. Maxime a néanmoins trouvé qu’« une heure de table ronde était un créneau trop court pour un sujet si vaste et que celle-ci s’est beaucoup focalisée sur le vélo, là où la mobilité douce regroupe un ensemble de moyens de mobilité ». L’écomobilité dans le cadre de voyages d’aventure a été finalement peu abordée comme l’a signalé un des derniers intervenants ; le président du festival a donc retenu l’idée pour la table ronde de l’an prochain.

De très bons moments de découvertes et d’échanges donc que M2v aimerait bien développer. Daniel, président du festival serait partant pour que nous soyons présents l’an prochain et nous engageons au sein du bureau une réflexion sur un partenariat plus poussé. Gilles pense par exemple à une projection commune.

Article co-rédigé par Maxime Lett, Martin Boutry et Valérie Delhomme

 

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