Depuis 2018, la startup française AddBike a mis à disposition des associations du réseau de la FUB les prototypes de son module triporteur. Mâcon Vélo en Ville l’a testé cet hiver et ce printemps lors de sa 4ème vélorution.

AddBike c’est quoi ?
C’est un châssis pendulaire à deux roues inclinables qui vient se fixer à la place de la roue avant d’un vélo classique, le transformant ainsi en triporteur urbain rapidement et de manière réversible. Le prototype testé comporte une caisse simple avec bâche, permettant un volume de chargement d’environ 75 litres. Le produit actuellement à la vente est constitué d’un châssis nu qui permet d’accueillir différents modules (caddie, transport d’enfants, caisse de 110 litres…).
L’avis
La promesse « transformer facilement n’importe quel vélo en triporteur » est tenue ! Le système, qui se fixe en lieu et place de la roue avant (axe de roue + pince sur la fourche), se fixe en deux minutes. Il faut aussi prévoir de déplacer son levier de frein, pour adapter celui associé au châssis. Pour n’importe quel bricoleur avec deux clefs allen, c’est l’affaire de deux minutes supplémentaires. Et le système se fixe aussi bien sur un vieux hollandais de ville que sur un VTT a fourche suspendue !! L’ensemble donne parfois des compositions surprenantes, mais fonctionnelles. Une chose est sûre, il ne passe pas inaperçu !

Les matériaux utilisés et la conception semblent solides : structure aluminium boulonnée, freins hydrauliques à disques, et pour le prototype, caisse en tube soudée et bâche étanche de qualité.

En plus de la modularité, l’originalité de l’Addbike repose sur son système pendulaire : les roues s’inclinent avec le vélo, mais la plateforme reste horizontale. Même pour ceux qui ont déjà troqué leur biclou pour un cargo bike ou un vrai triporteur, le comportement de l’ensemble est du coup assez déroutant : on croit être sur son vélo que l’on connaît bien, mais l’équilibre et les ordres de direction sont soudain dissociés. Alors qu’un simple mouvement de hanche ou de genoux suffit, à ramener votre vélo habituel à l’équilibre ou, en l’accompagnant d’un coup de guidon, à éviter un obstacle, ici il faut prévoir une phase d’apprentissage : on tourne le guidon, puis éventuellement en fonction de la vitesse, on se penche. Et même si l’addBike se fait parfois oublier en ligne droite, il faut rester concentré sur la route, ne pas se retourner ni lâcher les mains, ne pas raser les poteaux et ne pas oublier son chargement : au premier virage, le poids de l’ensemble va rapidement se rappeler à vous par une certaine inertie dans la direction !

Une fois la période d’apprentissage passée, la maniabilité est au rendez-vous : rayon de braquage satisfaisant et encombrement réduit (comparé à un triporteur traditionnel ou cargo bike), stabilité assurée sur les petits reliefs (pas question de monter un trottoir !), et bon roulage (gonfler à 4bars comme recommandé). Le freinage est vraiment très efficace, et la béquille centrale est bien pratique ! Comme la plateforme reste horizontale alors que le vélo s’incline, attention aux frottement entre le chargement qui dépasse en hauteur et le guidon (ce problème semble avoir été résolu sur les modèles en vente).

Bref, une bonne alternative à la remorque, pour ceux qui voudraient occasionnellement augmenter leur capacité de portage, sans investir dans un triporteur ou cargo bike de grandes dimensions à plus de 2 000 €.

Points +

  • montage rapide et pratique
  • qualité des matériaux
  • efficacité du freinage
  • peu d’encombrement
  • adaptabilité
  • originalité
  • béquille

 

Points –

  • comportement surprenant : phase d’apprentissage nécessaire
  • attention aux frottements du chargement sur guidon
  • pourrait être un plus : une fixation pour la roue avant démontée permettrait de profiter encore plus de la modularité en déposant l’Addbike d’un point à l’autre (mise en partage par exemple).

Prix : environ 800 E le châssis nu, auquel il faut ajouter un module (prix variable selon le module de 100 à 250).

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